Murmuntag

Il y avait, maintenant plus loin que la mémoire des hommes, une immense tribu qui régnait sur les plaines, aujourd’hui appelée « Le Camp Orque ». À sa tête, se trouvait Gortak, Maître de guerre et chef de la tribu, et à sa droite, Murmuntag, son dauphin et son meilleur élève. Gortak était fier de Murmuntag, aucun orque avant lui n’avait montré autant d’adresse aux maniements des armes, ni autant d’intelligence, chose plutôt rare chez les non-chamans.

Pourtant, malgré son affection pour Murmuntag, (Sentiment qu’il n’avouera jamais) Gortak ne pouvait s’empêcher de douter son protégé ; jamais il n’avait vu un orque aussi peu enclin aux pillages, aux massacres ou aux rapts. De plus, Murmuntag avait été le premier orque à faire des prisonniers. Enfin, lors d’une récente embuscade, les voix étaient montées car Murmuntag avait voulu laisser la vie sauve à une femme et son enfant.

Gortak n’en pouvait plus, une nuit il envoya chercher Murmuntag pour des explications. Les deux orques avaient perdu leur complicité d’antan, aucun ne comprenait plus l’autre et Murmuntag fut mis aux arrêts pour insubordination. Gortak avait décidé de le sacrifier à l’Haruspice.

Heureusement pour lui, Murmuntag était aimé, et même adoré par son frère Guntertag, dit « Destroy ». Grâce à son aide, il réussit à s’évader et à quitter le camp orque.

S’en suit une période peu connue de la vie de Murmuntag, vivant de rapine et de chasse, il est dit qu’il travailla un temps pour Jarko ou s’associa avec des aventuriers en quête des trésors d’Arakas. Mais nul part il n’était en sécurité, Gortak ayant déclenché la Waagg, châtiment extrême de la culture orque : La victime est chassée par la tribu au grand complet et les dieux seuls savent ce qu’il advient de la victime quand celle-ci est capturée. Aveuglé par la rage, Gortak avait lui-même pris la tête de la chasse.

C’est à l’est de l’île, près du village aujourd’hui connu sous le nom de HavreClair, que Gortak retrouva Murmuntag. Ne lui laissant aucun répit, Gortak attaqua son ancien élève. Mais quel élève ! Murmuntag se défendait aussi bien que Gortak attaquait, enchaînant feintes et ripostes, alternant estoc et taille. Les deux adversaires devaient être de niveau équivalent, l’un porté par la vigueur de sa jeunesse, l’autre par les réflexes de son expérience. Les textes disent que la lune se leva deux fois avant que les premiers signes de fatigue apparaissent, et encore deux fois pour que le combat finisse.

Gortak commençait à manquer de souffle, mais il avait déjà grièvement blessé Murmuntag. Ne sachant plus comment vaincre ce terrible escrimeur, Murmuntag tenta une dernière botte contre celui-là même qui la lui avait apprise. D’un coup et d’un seul Murmuntag trancha Gortak du sommet du crâne jusqu’à l’aine, mais le coup avait été porté avec tant de colère et de force que l’arme de l’orque s’enfonça dans le sol du champ de bataille, créant ainsi une fissure, si large et profonde que les eaux de la mer, toute proche, la remplirent. Mais un tel coup n’était pas sans le sacrifice de toutes ses défenses, et Gortak réussi quand même à aggraver les blessures de Murmuntag.

Celui-ci tomba dans un profond coma. C’est un tout jeune guerrier du village qui le secourut, prénommé Elmert il me semble. Bien que tout le monde au village le craignit, tous avaient un profond respect pour l’exploit qu’il avait réalisé.

Avec le temps les choses finirent par s’arranger, et Murmuntag faisait maintenant partie du village devenu une ville…

Quelques réflexions sur “ Murmuntag ”

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